Vous êtes la somme de vos choix, pas ceux de quelqu’un d’autre

Savez-vous exactement ce que vous voulez faire ou être dans votre vie ? Choix difficile, n’est-ce pas ? Si vous ne trouvez pas facilement la réponse, il ne faut surtout pas vous blâmer. Vous n’en êtes pas totalement responsable.

Pendant très longtemps, les individus se sont conformés à un destin défini par leur naissance : classe sociale, métier transmis de père en fils, rôle prédéterminé en fonction de leur sexe, de leur place dans la famille ou de leur religion. Chacun suivait les impératifs de la société, pour en assurer la cohésion et l’équilibre, sans qu’il ne soit jamais question d’un quelconque épanouissement individuel librement décidé. En décrétant la liberté et l’égalité à travers les démocraties contemporaines, elles ont davantage individualisé la société et donné à chacun la responsabilité de son développement personnel et de son propre bonheur. Mais aussi la possibilité de choisir tout ce qui, jusqu’alors, était imposé. Cependant, trouver le moyen de devenir un être libre, épanoui, harmonieux et développé n’est pas si aisé que cela, quand personne ne vous a jamais appris à le faire.

Depuis votre petite enfance, vos parents ou les adultes qui vous ont éduqué vous ont bombardé d’injonctions les plus diverses : le choix de l’école que vous fréquentiez, le type d’étude que vous suiviez, la profession qu’il était souhaitable que vous exerciez, l’activité sportive ou culturelle que vous pratiquiez, les vêtements que vous portiez, parfois cela pouvait aller jusqu’aux personnes avec lesquelles vous deviez avoir des amitiés et pour quelques-uns, dans certaines cultures, la désignation du futur conjoint à épouser.

Dans le meilleur des cas, vos parents avaient pris la peine d’en discuter avec vous et de tenir compte de votre avis et de vos choix. Mais quand quelqu’un a décidé pour vous l’espace de toute une vie, êtes-vous dans la capacité de réfléchir et de savoir personnellement ce que vous voulez être, faire et avoir dans votre vie ? Vous en êtes tout bonnement démuni car votre cerveau n’a pas été habitué à réfléchir à ce genre de questionnement. Et malheureusement l’école ne vous y a que très peu préparé, en imposant même à certains jeunes des parcours de vie prédéfinis sans nécessairement leur en demander leur avis. Pourtant, sachez que vous êtes la somme de vos choix et pas ceux de quelqu’un d’autre.

La question du choix, en milieu scolaire, est intimement liée à celle de la construction d’un parcours de réussite pour chacun en fonction de ses aspirations, de ses motivations et des efforts qu’il est prêt à fournir en connaissance de ses capacités et de ses limites. Cette construction nécessite du temps, très certainement, mais pas seulement. Cela réclame aussi des opportunités pour se questionner, se mesurer et mieux se connaître. Si l’école tente de semer, au travers des apprentissages, des savoirs et des compétences utiles à l’élève pour son futur, qu’en est-il d’une orientation positive durant le parcours scolaire ? On peut en douter quand l’orientation d’un jeune est actuellement essentiellement réalisée de manière négative et soumise à des mécanismes de relégation. La plupart du temps, le choix d’étude d’un jeune dans l’enseignement se fait par défaut, justifié par des échecs scolaires. L’école de demain va sans doute devoir se réinventer pour mieux semer et mieux préparer les élèves à la grande diversité des parcours possibles tout au long de leurs études, en plaçant le jeune et son projet au centre des réflexions de son parcours de vie le plus rapidement possible et dès son plus jeune âge, en l’accompagnant à s’orienter et à faire ses choix lui-même plutôt qu’être orienté.

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